Comment analyser un organisme de placement collectif ?

Comment analyser un organisme de placement collectif ?

Lorsque l’on investit sur les marchés financiers, il est généralement recommandé d’investir dans des fonds pour maximiser la diversification et limiter la prise de risque. L’investissement se fait par des organismes de placement collectif (OPC) qui regroupe deux familles de fonds, qui sont les fonds communs de placement (FCP) et les sociétés d’investissement à capital variable (SICAV).

Les sociétés de gestion récupèrent les sommes investis par les particuliers et les investis en fonction de la thématique des fonds. Vous pouvez retrouver différentes thématiques liées à l’investissement, tel que la géographie, le secteur d’activité (industrie, pharmaceutique…), la typologie d’entreprise (petite capitalisation, entreprise de croissance…) ou encore la nature des supports (actions, obligations, flexible…) composant le fonds.

Caractéristiques générales des organismes de placements collectifs

Distribution ou capitalisation

Les organismes de placement détiennent des actions d’entreprises et/ou des obligations d’entreprises. Ces titres financiers délivrent des dividendes ou des coupons qui peuvent vous être distribués ou biens êtres directement réinvestis. La rémunération d’un titre réinvesti immédiatement bénéficie du principe des intérêts composés (capitalisation). On peut savoir si un OPC Distribue ou Capitalise ces revenus grâce à l’indication C/D.

Se couvrir contre le risque de change

L’investissement sur les titres hors de la zone européenne vous expose à la fluctuation des marchés mais également à celle des cours de change entre les différentes monnaies. Pour remédier à ce problème le fonds peut être couvert par l’intermédiaire d’instrument de couverture de hedge fund qui assure neutraliser le risque de change d’investissement en échange d’une rémunération. Par exemple, un investisseur européen souhaite acheter des parts d’un fonds comportant des actions USA mais ne souhaite pas que sa rentabilité soit impactée par le changement du cours EUR/USD, il va donc investir dans un organisme de placement collectif couvert par le risque de change.

Les fonds de fonds

De manière générale, un organisme de placement collectif est un fonds investit dans des titres financiers sur des thématiques précises que les gérants d’actif sélectionnent et essaie de surperformer leur indice de référence. Néanmoins, certains OPC font le choix d’investir directement dans un ou plusieurs OPC. Lorsque le fonds est investi au moins 50% de leurs portefeuilles dans d’autres fonds alors on l’appelle “fonds de fonds”, ces informations sont indiquées dans le prospectus. Concernant les frais de gestion les fonds de fonds y sont soumis à 2 niveaux : nous comptons les frais du fonds et ceux du fonds dans lequel nous investissons.

Les informations à prendre en compte avant d’investir

Il existe tout type d’investisseur, de manière générale, la plupart des fonds sont destinés à tous les souscripteurs. Certains fonds ou parts de fonds ne sont réservés qu’à une minorité tel que les investisseurs institutionnels, qui sont des personnes morales comme les caisses de retraite et de prévoyance, les fonds de pension, les entreprises.
Les particuliers peuvent souscrire à la majorité des fonds du moment qu’ils correspondent à leur profil de risque. Les investissements effectués hors de leur profil investisseur leur seront refusés.

Tous les produits d’investissement français doivent faire l’objet d’une étude pour qu’ils soient disponibles à la vente en France. Ces procédures sont effectuées auprès de l’autorité des marchés financiers (AMF) qui va contrôler que le produit d’investissement est bien conforme au droit français.

La destination client des OPC

Chaque Organisme de Placement Collectif a une dénomination unique, nous indiquant la maison de gestion par laquelle elle est géré, la zone géographique , les actifs gérés et le secteur ainsi qu'un code ISIN unique permettant de retrouver l'OPC en question. La dénomination des OPC comporte également une mention pour que m'investisseur sache quels parts d'OPC lui est réservé :

Parts RC (retail capitalisation ou "acc" pour la traduction d’accumalute) : ce sont les parts qui concernent tous les souscripteurs mais surtout les investisseurs particuliers. Les revenus (dividendes, coupons…) provenant des titres sont directement réinvestis.

Parts RD (retail distribution ou "inc" pour la tracdution d’income) : ce sont les parts qui concernent tous les souscripteurs mais surtout les investisseurs particuliers. Les revenus (dividendes, coupons…) provenant des titres sont directement distribués nets de résultat.

Parts IC (institutionnel capitalisation) : ce sont les parts qui concernent tous les souscripteurs mais plus particulièrement les investisseurs insitutionnels. Les revenus (dividendes, coupons…) provenant des titres sont directement réinvestis.

Parts ID (institutionnel distribution) : ce sont les parts qui concernent tous les souscripteurs mais surtout les investisseurs insitutionnels. Les revenus (dividendes, coupons…) provenant des titres sont directement distribués nets de résultat.

Parts MD (manager distribution) : ce sont les parts qui sont réservées uniquement aux OPC nourriciers gérés par les sociétés de gestion, afin d’intégrer les OPC dans des fonds de fonds. Les revenus (dividendes, coupons…) provenant des titres sont directement distribués nets de résultat.

Les indicateurs financiers

La majorité des organismes de placement collectif suivent un indice de référence et essayent de le surperformer. Cet indice peut être connu comme le CAC40 ou le DAX30 ou être personnalisé en prenant compte de plusieurs indicateurs simultanément. Certains fonds ne suivent pas d’indice et gèrent les investissements de manière personnalisée, on l’appelle la gestion discrétionnaire. La prime de risque : La prime de risque permet de mesurer la différence de rentabilité attendue entre le marché obligataire et le marché des actions.
Lorsque nous évoquons les indicateurs financiers nous parlons généralement des indicateurs de risques. Afin d’orienter notre choix vers un fonds par rapport à un autre nous devrons étudier 6 indicateurs financiers pour nous assurer de prendre la bonne décision.

  • La volatilité : Le risque de la volatilité est mesuré par l'écart-type des rendements hebdomadaires du fonds sur différentes périodes, elle s’exprime en pourcentage. Une moyenne de la volatilité est effectuée en prenant compte des périodes en année (1 an, 2 ans, 3 ans…) ou sur une période définie par l'utilisateur. La volatilité indique à l’investisseur une estimation de performances possibles, qu’elles soient positives ou négatives, cela lui permet de savoir quelle performance pourrait-il espérer à long terme en adéquation avec le risque pris.
    Le calcul s’effectue en prenant la moyenne du cours puis de calculer la covariance, c’est-à-dire prendre l’écart-type au carré sur la période étudiée afin de connaître la fluctuation moyenne du support par rapport à la performance du fond.
    De manière générale, les placements à faible volatilité sont réputés pour leur stabilité et non pour leur rentabilité mais permettent de gagner en tranquillité pour les investisseurs.
Fluctuation théorique d'un placement à faible volatilité

Les placements à forte volatilité sont réputés pour leur rentabilité à défaut de leur stabilité. Néanmoins, les investisseurs peuvent faire face à d'importantes fluctuations, il est nécessaire d'avoir une expérience pour se détacher de ses émotions et conserver leurs stratégies d'investissements.

  • Perte maximale constatée : aussi appelé le “black cat”, elle indique qu’elle a été la plus grande perte enregistrée sur l’allocation faite depuis sa création, si l’investissement avait été effectué au point le plus haut. La perte maximale constatée est généralement accompagnée du délai de recouvrement qui indique le nombre de mois nécessaire pour arriver au niveau initial.
  • Downside risk (DSR) : La volatilité se calcule par les écarts de performance négatifs considérés comme positifs par rapport à la performance moyenne du fonds, ce résultat est dû à la formule de la covariance pour définir la volatilité. L’objectif du Downside risk est de ne prendre en compte seulement que les rendements inférieurs à ce seuil pour en calculer la volatilité. La volatilité négative s’obtient lorsque le rendement inférieur du fonds est inférieur à l’Ester (taux du marché interbancaire au jour le jour).
    Pour le calculer vous devez faire ressortir les fluctuations inférieures à la moyenne de l’indice comparé (ex : l’ester) et les mettre au carré pour en obtenir l’écart type, il vous permet donc de connaître, en moyenne des fluctuations négatives sur une période étudiée.
  • Beta baisse : Le bêta d'un fonds permet de savoir s’il y a une corrélation entre deux titres financiers. Bêta est un coefficient prenant compte des fluctuations de la valeur du fonds et celles de son marché. Si bêta est égale à 1 alors l’action se comporte en moyenne comme le marché, s’il est supérieur à 1 cela indique qu’il amplifie les fluctuations du marché et s’il est inférieur à 1 alors le titre minimise les fluctuations du marché.
  • Value At Risk 95 (VAR 95) : il s’agit d’une étude statistique concernant un seuil de confiance de 95% des rendements constatés sur une période définie. En fonction de l’horizon temporel, nous pouvons savoir que nous avons 95% de chances de ne pas perdre plus que la somme mentionnée.
  • Synthetic Risk and Reward Indicator (SRRI) : Cet indicateur est le plus visible sur tous les documents investisseurs, il s’exprime sur une échelle de 1 (risque faible voire inexistant) à 7 (risque très élevé). Il exprime surtout l’ampleur de la volatilité sur les 5 dernières années (ou sur un fond similaire existant si le fond existe depuis moins de 5 ans). La valeur de l'indicateur n'est pas stable et peut évoluer dans le temps.
  • 1 : volatilité entre 0% et 0,5%
  • 2 : volatilité entre 0,5% et 2%
  • 3 : volatilité entre 2% et 5%
  • 4 : volatilité entre 5% et 10%
  • 5 : volatilité entre 10% et 15%
  • 6 : volatilité entre 15% et 25%
  • 7 : volatilité entre 25% et 100%

Les ratios d’analyse financière

Les ratios d’analyse financiers vous permettent vous permettent d’avoir une information directe sur la performance du fond par rapport au marché.

Pour information, dans le calcul des ratios d’analyses financières, on y intègre souvent un placement sans risque ayant généralement une faible rentabilité, voir même une rentabilité négative. Cette comparaison permet d’informer l’investisseur sur la nécessité à prendre des risques pour être rentable dans ces investissements.

  • Sharpe : Le ratio de Sharpe se compose d’un numérateur indiquant la performance du fond par rapport à un placement sans risque (taux faible) et au dénominateur nous retrouvons la volatilité mesurée par l’écart type des rendements du fonds. Il indique donc la rentabilité comparée à un rendement provenant d’un produit sans risque.
    Si le fonds a généré une surperformance comparée au taux sans risque, alors le ratio de Sharpe est positif. Plus le ratio est élevé, meilleure a été la performance du fonds.
  • Ratio d’information : Ce ratio vous permet de savoir si le gérant du fonds arrive à surperformer l’indice. En effet, nous retrouver au numérateur la performance du fonds par rapport à son indice de référence et au dénominateur nous retrouvons la différence entre les rendements du fonds et ceux de l’indice de référence. Plus le ratio est élevé, meilleur a été la gestion du fonds.
  • La ratio de Sortino : il prend en compte le rendement sans pénaliser la volatilité lorsqu’ils sont supérieurs au taux de rendement sans risque afin de savoir si la volatilité est positive ou négative. Le ratio de Sortino se calcule au numérateur de la surperformance du fonds par rapport au taux sans risque et au dénominateur le downside risk sur la période étudiée.
  • Le ratio Omega : ce ratio nous permet de distinguer la somme des rendements des fonds supérieurs comparés au fonds sans risque sur une période étudiée. Plus le ratio est élevé meilleure est la gestion du fonds.
  • Le ratio Calmar : permet de connaître la surperformance mensuelle moyenne du fonds comparé à son indice de référence sur sa perte maximum sur une période indiquée.

Gordon Shapiro :Ce modèle est une actualisation du prix des actions appelé aussi le modèle de “croissance perpétuelle” qui ne tient pas compte des plus-values. Ce modèle considère que les dividendes sont un flux perpétuel et que la plus-value n’a pas d’incidence sur l’évaluation de l’action. L’objectif de ce calcul est de savoir si l’action est survalorisée par rapport à son prix.La formule proposée par Gordon & Shapiro est la suivante :P0 = Div1 / (rcp - g)

Les valeurs présentent dans le calcul correspondent à :P0 = la valeur théorique de l'actionDiv1 = le dividende anticipé de la première périodeRcp = le taux de rendement attendu pour l'actionnaireg = Taux de croissance du bénéfice brut par action (BPA).

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Ces caractéristiques générales, indicateurs et ratios financiers vous permettront d'y voir plus clair lors de vos investissements. En effet, la prise de décision étant importante en investissement il est important d'effectuer quelques vérifications avant pour vous assurer que l'organisme de placement collectif correspond bien à vos attentes.